Gourg de l'Antre
Situation : Soulatgé Durée : 20 min approche AR
Développé : 850 m Altitude : 441 m
Profondeur : 14 m Difficultés : plongée stricte
Voici un petit coin de paradis, plutôt dépaysant avec son ambiance de forêt amazonienne, qui est véritablement plaisant à visiter. Car bien évidemment, cette cavité ne se faisant qu'en plongée, nous nous sommes contentés d'en observer la sublime entrée... Toutefois, voilà une approche de la spéléo qui nous tente bien, il faut dire que les photographies trouvées ci et là sur internet sont réellement sublimes.
Quelle étrange ressenti doit-on avoir que de plonger dans de telles antres au bleu si limpide? Si tentante en est l'exploration... Mais en ce qui nous concerne, il faudra d'abord s'initier aux bouteilles d'oxygène en piscine, pour commencer...
N'hésitez pas à aller voir cet eden à la couleur du saphir si vous passez dans les environs, il vaut le coup et apportera une jolie fraicheur aux longues journées de canicule estivale. Toutefois, prudence en famille car les berges sont assez abruptes et quelques éléments métalliques anciens sont visibles depuis la surface.
La visite du 05/11/2017, en images :
Fiche cavité
Localisation
La cavité se situe an amont des Gorges de Galamus, en bordure de D14 qui serpente de Cubières sur Cinoble à Soulatgé. Il s'agit d'une route sinueuse où il ya tout de même possibilité de stationner sur un accotement élargi non loin de l'antre. A ce niveau, suivre le sentier tracé mais non balisé qui mène à l'entrée de l'antre indiquée sur carte IGN.
Attention : la descente finale au plan d'eau est abrupte et se fait sur un terrain très humide et glissante. Prudence, un passage en balcon a son droit présente un sous-cavement sur environ 2 ml (hauteur de chute possible 4 m).
Compter environ 10 min d'approche soit 20 min AR.
Equipement
Matériel de plongée obligatoire.
Topographie
Le gourg de l'Antre ne se visite qu'en plongée s'agissant d'un réseau karstique calcaire noyé exclusivement en charge. L'antre est une jolie vasque (gouffre d'effondrement) située sur le parcours du Verdouble souterrain (résurgence), d'où s'embranchent deux conduits en amont et en aval.
Un total de quatre siphons se présente sur le développé (cf désecriptif dans l'historique ci-dessous):
- réseau amont : 368 m
- réseau aval : 363 m
Cette source était captée par la municipalité, un vestige d'aménagement est visible à la vasque d'entrée.
Géologiquement, la cavité constitue un regard sur le parcours souterrain du Verdouble, en amont de la source de la DOUX. Elle étroitement liée à la Résurgence de la Doux, assez proche, également explorée. Elle se développe dans des calcaires dévoniens et formations carbonifères du massif du Mouthoumet (notice 557B).
Historique
1 - Réseau amont
1971: un pompage du GEK a permis d'explorer le conduit sur une trentaine de mètres. En amont de la vasque, au point bas, des gros blocs masquent l'amorce de la galerie.
1981: Le SCParis investi le S.1 (30 m;-6) qui sort dans un lac de 38 m (nage) jusqu'au S.2 (85 m;-12). 110 m de galerie aquatique rejoignent le S.3 (58 m;-3) enchaînant avec 50 m de rivière concrétionnée. Dans le S.4 (10 m;-8) une fracture étroite précédée de deux étroitures ensablées stoppe la progression.
1991/1994: Deux tentatives des associations CELADON et ROUSSILLON-EVASION n'ont pas permis de progresser au-delà.
2 - Réseau aval
1971: le GEPS (13) franchit le S.1 (55 m;-6) et progresse de 190 m.
1981: Le SCParis explore bien au-delà jusqu'à une cascade située après le S.4.
1991-92: Michel FONT et Christian DEIT descendent le ressaut de la cascade (2 m) et poursuivent sur 30 m.
Au-delà du déversoir qui marque le début de la galerie, un court tronçon au plafond surbaissé rejoint le S.1 (55 m;-6) où succède 40 m de biefs jusqu'au S.2 (118 m;-8) puis 70 m de rivière avant le S.3 (3 m). Un joli tronçon actif de 10 m, conduit au S.4 (10 m;-3) ou s'ensuit 15 m de galerie jusqu'à une cascade de 2 m. Au-delà se poursuit une galerie de 30 m qui se ferme par une diaclase étroite.
À noter une présence de gaz irrespirable en aval du S.2 obligeant à progresser détendeur en bouche au-delà (taux O2 <7%).
Une décomposition de matière organique importante pourrait expliquer cette anoxie.
Bibliographie
- Diverses publications de Christian Deit et Michel Font