Grotte de Camprafaud
Situation : Ferrières Poussarou (34) Durée : 50 min AR
Développé : 15 m Altitude : 490 m
Profondeur : 0 m Difficultés : aucunes
La grotte de Camprafaud est localement très célèbre du fait des nombreux vestiges préhistoriques qui y ont été découverts lors de diverses campagnes de fouille. Malheureusement, en raison des pillages excessifs, elle a complètement été comblée au bulddozer afin de préserver les richesses archéologiques qu'elle abrite. De ce fait, sa visite ne se contente plus que d'un coup d'oeil à son vaste porche d'entrée, sans réel intérêt en l'état.
Afin de mesurer toute sa richesse, nous recommandons de visiter en parallèle le musée de Saint Pons de Thomières qui expose l'historique et quelques exemplaires d'objets et céramiques trouvés.
Au delà, nous avions prévu de visiter deux autres cavités situées non loin de cette grotte mais la pluie battante aura eu raison de nôtre volonté... C'est bien détrempés jusqu'aux os que nous aurons rebroussé chemin en drection du hameau, presto presto!
La visite du 10/05/2018, en images :
Fiche cavité
Localisation
Compter environ 20 min d'approche et 10 min de visite.
Equipement
Petite frontale uniquement.
Topographie
Il s'agit d'une grotte de grand intérêt archéologique où de nombreux objets, outils et parures ont été découverts sur plusieurs niveaux (cf historique ci-dessous).
Aujourd'hui totalement comblée pour éviter le pillage, elle ne présente plus qu'un très grand porche d'entrée.
Nous n'avons pas connaissance de l'établissement d'une topographie qui permettrait d'identifier danvantage l'intégralité de la cavité naturelle.
Historique
Les premières fouilles ont été dirigées en 1967 par Gabriel Rodriguez.
Ces travaux inachevés laissent supposer l'existence de niveaux chronologiquement plus anciens que ceux découverts. Cette étude a permis la mise à jour d'un des gisements méridionaux les plus riches du néolithique. Il est caractérisé par une succession de différentes cultures préhistoriques depuis le néolithique ancien et jusqu'à l'âge de bronze (du VIème au IIème millénaire avant JC). Durant 5000 ans, l'homme a fréquenté cette cavité, vaste abri rocheux, comme habitat temporaire (chasse, transhumance).
Son ouverture au Sud dans une falaise calcaire, la protection offerte par un grand porche, des conditions de circulation d'air stables, la proximité des sources d'eau pérennes, sont toutes les raisons qui expliquent la durée d'occupation du site.
L'accumulation des sédiments, des fossiles et du matériel retracent l'évolution des climats et des cultures préhistoriques. Des outils en silex, quartz et chailles (lames, grattoirs, burins, armatures de flèches...), en os (lissoirs, poinçons, passe-fils...) ou encore en bois de cervidés, traduisent pendant ces 5 000 ans l'évolution des civilisations sur le plan des techniques et des modes de vie.
Les céramiques et les objets de parures sont également très nombreux, leurs formes et ornementations complètent les informations sur les cultures Saintponiennes à Camprafaud (env 3 000 ans avt JC). Les Saintponiens apportent avec eux un renouveau complet sur les plans des matériel et culturel. Dans le Haut Languedoc, leurs objets sont souvent associés aux dolmens et statues menhir (une partie de cette statuaire est l'œuvre des Saintponiens).
La faune sauvage est très diversifiée et se divise en grands mammifères, oiseaux (dont pigeon ramier), petits mammifères, batraciens et quelques mollusques. Certaines de ces espèces ont aujourd'hui disparu de cette région, telles que le bouquetin, le lynx, le loup ou encore l'ours brun.
Quand les fouilles s'interrompent en 1975, la grotte de Camprafaud n'a pas livré tous ses secrets. Malgré plusieurs mesures de protection (grille à l'entrée, étayages de sondages), l'érosion naturelle et les fouilles clandestines compromettent la sauvegarde du site. L'état de cet important gisement à incité la municipalité de Ferrières-Poussarou et le Serive Régional de l'Archéologie du Languedoc-Roussillon à prendre les mesures indispensables à la sauvegarde de ce patrimoine. Les fouilles anciennes sont alors rebouchées, la grille enlevée et le site protégé au titre des monuments historiques.
Ainsi une véritable réserve archéologique est créée, qui permettra aux archéologies du futur de mieux comprendre ces premiers habitants du Haut Languedoc.
Un ouvrage consacré à la grotte de Camprafaud est publié par Gabriel Rodriguez en 1984. Les résultats de ses fouilles sont présentés au musée municipal de préhistoire de Saint Pons de Thommières. On peut y voir les objets retrouvés dans la cavité.
Bibliographie
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Gallia préhistoire - Fouilles et monuments archéologiques en France Métropolitaine - Tome n° 19, Fascicule 2, Circomscription Languedoc Roussillon, JL. Roudil, 1976.
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Bulletin de la Société préhistorique française - Aspects culturels de la néolithisation en Méditerranée occidentale : le cadial et l'Epicardial - Samuel Van Willigen - 2004 - p. 463 à 495
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ArchéoSciences, revue d'Archéométrie - L'analyse d'image, méthode de convergence archéométrique : Technologique et datation relative - GB. Arnal, G. Durrenmath et C. Gril - 1991 - p. 103 à 115
Remarques
Dans l'attente d'un financement, d'autres fouilles devraient se réaliser dans cette cavité dans les années à venir. Ce sera peut être l'occasion de découvrir son réel developpé et, pourquoi pas, d'en établir la topographie.