Grotte de la Giraudasse
Situation : Soulatgé Durée : 1h30 à 2h AR
Développé : 400 m Altitude : 407 m
Profondeur : 10 m Difficultés : ressauts, étroitures, plongée (siphons)
Nous avons eu la chance de visiter une galerie dont le miroir d'eau s'est révélé être nettement en dessous de la cote normale au regard de la limite d'argile sur les parois et de sable hydriquement sculpté. L'argile ne se retrouvant qu'à l'amont immédiat du boyau forcé reconnaissable par sa couleur noirâtre et sa déclivité, nous supposons qu'il s'agit là de la cote la plus haute que puisse atteindre la rivière au cours de ses variations climatiques usuelles. Cette limite se situe à plus de 200m de l'entrée.
La "sécheresse" des concrétions et des parois sur le restant de la galerie fait douter d'une présence régulière d'eau au niveau des premières banquettes comme l'indique le topo, c'est à dire à moins de 100m de l'entrée. A noter aussi, la présence régulière de pipistrelles en parois sur ce tronçon. De ce fait, le premier siphon lié à un effondrement de voute (vers 130m), parait demeurer à sec de façon quasi-permanente laissant toute approche piétonne hors d'eau plus plausible que celle en canot.
Toutefois, en raison de la faible déclivité générale de la galerie sur un linéaire important, une montée brusque des eaux demeure parfaitement possible lors d'épisodes pluvieux importants.
Cette galerie n'est donc pas à explorer en ces conditions. En effet, alambiquée, hydrauliquement en charge sur certains segments et demandant plusieurs reptations durant la progression dont une dès l'entrée, toute sortie d'urgence en très court délai ne pourrait s'y envisager. L'étroiture d'entrée serait en ce cas obligatoirement sous eau avec un bel effet Venturi lié à la réduction de section d'une entrée artificielle (0,5x0.5m).
La visite du 05/11/2017, en images :
Fiche cavité
Localisation
Dans Soulatge, garer le véhicule au niveau de l'église puis passer derrière celle-ci et longer la clôture du presbytère. L'entrée de la grotte se trouvre sous une trappe métallique contre un mur de soutènement en pierres sèches surmonté d'une grille. Attention, propriété privée de l'autre côté du mur, ne pas franchir la grille. Bien refermer la trappe métallique en sortant avec la pierre destinée à cet usage.
Compter environ 5 min d'approche pour 1h30 de visite.
Equipement
Frontale et casque uniquement en période de basses eaux. Eventuellement, canot en période de hautes eaux.
Matériel de plongée pour passer les siphons.
Topographie
Une porte donne accès à une petite salle de 2×2 m dans laquelle s'amorce une chatière de 0.5x0.5m. Après la galerie continue sur environ 400 m dont 250 m où l'on circule debout entre quelques contorsions et rampings et 120 m au-delà d'un siphon (35 m) obligeant à une plongée. Ce dernier est équipé d'un fil d'Ariane fixe.
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Dans la galerie, en diaclase au départ, on tombe sur un ressaut qui se franchit sans matériel. Une vingtaine de mètres plus bas, en période de hautes eaux, on tombe sur la rivière où la progression se poursuit en canot.
En période sèche, la progression continue sur des bancs de sable, avec un passage bas (siphon quand en eau) jusqu'à arrivée à l'entrée d'un conduit forcée noirâtre où la pente s'accentue. Selon le niveau d'eau, il est possible de le descendre facilement pour accéder au grand siphon de 35 m dont une partie de la galerie est complètement noyée sur 15 m.
Au-delà de la galerie noyée se trouverait une salle baptisée "salle olibo".La cavité se développe dans des calcaires graveleux du Coniacien inférieur.
Historique
Explorée dès 1909 (R.JEANNEL, E.RACOVITZA), la cavité oppose un siphon après 250 m de progression (plongée obligatoire). Ce dernier (30 m;-3) est franchi le 23/02/1956 ou 10/07/1957 par Mr OLIBO (ESRoussillon).
Une tentative de pompage aurait eu lieu en 1972.
En 1990, 50 m de conduits découverts post-siphon butent sur une étroiture, shuntée pour mener à un second siphon 40 m plus loin. Il serait accessible après franchissement d'un méandre étroit, encombré de banquettes, plongeant dans la vasque où le conduit s'élargit ensuite.
Bibliographie
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C. Deit - 1993. Grotte de la Giraudasse ou du Presbytère. Spélé Or n°2 pp 24-26.
- Revue "Info plongée" n°68 p.3 - 1995 - Fédération Française de Spéléologie
Remarques
Début novembre, la galerie était très sèche, nous avons pu dépasser le tronçon de galerie forcée pour atteindre le siphon à bien 250m de l'entrée.
Comparativement aux données du CDS de l'Aude et du BRGM (indiquées dans le descriptif de la cavité), et vu la typologie des lieux, il nous parait surprenant de pouvoir y naviguer en canot en période de hautes eaux. L'encombrement au sol (blocs effondrés, banquettes, planchers suspendus etc...) parait fortement prohiber en plusieurs segments toute navigation.